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8e sommet UE-Afrique du Sud : renforcer un partenariat stratégique face aux défis globaux

Dans un contexte de recomposition géopolitique et de mutations économiques, l’Union européenne et l’Afrique du Sud se retrouvent pour redéfinir leur coopération. Ce sommet, qui se tiendra le 13 mars 2025, vise à renforcer un partenariat stratégique axé sur le co-développement, la transition énergétique et la sécurité, à un moment où l’Afrique du Sud joue un rôle clé sur la scène internationale.

Le 13 mars 2025, l’Afrique du Sud accueillera le 8e sommet entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique du Sud. Cet événement s’inscrit dans un contexte marqué par des changements géopolitiques majeurs et des mutations économiques profondes. En tant que seule nation africaine bénéficiant d’un partenariat stratégique avec l’UE depuis 2007, l’Afrique du Sud joue un rôle clé dans les relations entre le continent et l’Europe. Sa présidence actuelle du G20 renforce encore davantage son poids sur la scène internationale, alors que le pays ambitionne d’amplifier la voix de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.

Ce sommet est l’occasion d’intensifier le partenariat de l’UE avec l’Afrique du Sud, qui est un partenaire stratégique pour l’UE dans un monde en mutation rapide

L’UE reconnaît l’Afrique du Sud comme un partenaire clé pour aborder ces défis. Selon le Conseil de l’UE, « ce sommet est l’occasion d’intensifier le partenariat de l’UE avec l’Afrique du Sud, qui est un partenaire stratégique pour l’UE dans un monde en mutation rapide ».

J’ai exprimé le soutien total de l’UE à la présidence du G20 par l’Afrique du Sud et à son ambition de renforcer la coopération multilatérale

Le sommet réunira des dirigeants de haut niveau des deux parties. Du côté européen, le président du Conseil européen, António Costa, représentera l’UE. Il a exprimé son engagement envers ce partenariat en déclarant : « J’ai exprimé le soutien total de l’UE à la présidence du G20 par l’Afrique du Sud et à son ambition de renforcer la coopération multilatérale ».

L’Afrique du Sud sera représentée par le président Cyril Ramaphosa, qui a souligné l’importance de cette collaboration en affirmant que l’Afrique du Sud et l’UE partagent des valeurs communes de démocratie, de droits de l’homme, de dignité et d’égalité.

L’UE cherche à redéfinir ses relations avec ses partenaires africains en mettant en avant des projets de co-développement

Ce sommet revêt une importance particulière alors que plusieurs pays européens ont réduit leur aide au développement, mettant à mal certaines initiatives de coopération. Aux États-Unis, la suppression de l’USAID fragilise encore davantage les mécanismes de soutien aux économies émergentes. Dans ce contexte, l’UE cherche à redéfinir ses relations avec ses partenaires africains en mettant en avant des projets de co-développement plutôt qu’une assistance traditionnelle. Le programme Global Gateway, qui vise à mobiliser jusqu’à 150 milliards d’euros pour les infrastructures africaines, illustre cette approche, bien que son impact concret reste à prouver sur le terrain.

En 2024, les relations économiques entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique ont été marquées par des échanges commerciaux significatifs et des engagements financiers notables dans des secteurs stratégiques. Les échanges de biens et de services entre l’UE et les pays africains ont atteint 504,3 milliards d’euros en 2022. En 2024, l’UE a alloué 122 millions d’euros supplémentaires à titre d’aide humanitaire en faveur de la Grande Corne de l’Afrique, région affectée par des conflits et des catastrophes climatiques. L’UE a lancé 14 nouveaux projets visant à promouvoir les énergies renouvelables en Afrique, représentant un potentiel d’investissement pouvant atteindre 4 milliards d’euros.

Ces chiffres illustrent l’importance croissante des relations économiques entre l’UE et l’Afrique, avec des échanges commerciaux substantiels et des investissements stratégiques dans des secteurs clés pour le développement durable du continent. Même si l’UE est depuis un moment déjà devancé par d’autres sur le continent.

Bien que l’Union européenne demeure un partenaire commercial majeur, sa part relative dans les échanges avec l’Afrique a diminué, reflétant une perte d’influence face à la montée en puissance d’autres acteurs tels que la Chine

Depuis plus de quinze ans, la Chine s’est imposée comme le principal partenaire commercial de l’Afrique, surpassant l’Union européenne dans plusieurs domaines. En 2023, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont atteint un niveau record de 282,1 milliards de dollars, marquant une augmentation de 1,5 % par rapport à l’année précédente. Cette progression s’est poursuivie en 2024, avec un volume d’échanges de 166,6 milliards de dollars sur les sept premiers mois de l’année, soit une hausse de 5,5 % par rapport à la même période en 2023. Parallèlement, la Chine est devenue le premier pays exportateur vers 28 pays africains en 2024, contre 14 en 2012, illustrant son influence croissante sur le continent.

En comparaison, bien que l’Union européenne demeure un partenaire commercial majeur, sa part relative dans les échanges avec l’Afrique a diminué, reflétant une perte d’influence face à la montée en puissance d’autres acteurs tels que la Chine.

Poser les bases d’une coopération tournée vers l’avenir

Un sommet qui doit remettre l’Afrique au cœur des priorités européennes. Les discussions porteront sur plusieurs priorités communes. Sur le plan économique, l’UE reste l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique du Sud, et les négociations autour d’un renforcement des échanges et des investissements seront au cœur des débats. La question du développement durable sera également centrale, alors que l’Afrique du Sud cherche à accélérer sa transition énergétique. Les engagements pris dans le cadre du Just Energy Transition Partnership (JETP), soutenu par l’UE, seront notamment évalués pour assurer un passage efficace aux énergies renouvelables.

La coopération en matière de sécurité figurera également parmi les priorités, avec un accent particulier sur le rôle de l’Afrique du Sud dans la médiation des conflits africains. Enfin, la santé publique restera un sujet incontournable, notamment après la pandémie de COVID-19, qui a révélé les failles des systèmes de santé et l’importance d’une production locale de vaccins.

Dans un monde où les rapports de force évoluent rapidement, l’Afrique du Sud et l’UE chercheront à poser les bases d’une coopération tournée vers l’avenir, à travers des projets concrets et une gouvernance mondiale plus inclusive.

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