Croissance : Moody’s prévoit 4,2% en Afrique subsaharienne en 2025
L’agence de notation américaine fonde ses prévisions sur une baisse des pressions inflationnistes et l’assouplissement des conditions financières. Ses perspectives économiques pourraient cependant être contrariées par des risques politiques et climatiques…
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Dans un rapport, intitulé « Sovereign – Sub-Saharan Africa: 2025 outlook stable as financing conditions improve; but debt costs still high », rendu public le 8 janvier 2025, l’agence de notation financière Moody’s projette, pour 2025, une croissance économique de 4,2% en Afrique subsaharienne contre 3,8% en 2024.
Le document de Moody’s révèle que « cette hausse pourrait être consécutive à l’assouplissement des conditions financières, des investissements accrus dans les infrastructures et le secteur de l’énergie, de l’accélération du rythme des réformes économiques et de l’expansion du secteur des services ».
Le recul de l’inflation et la baisse des taux directeurs soutiendront l’assouplissement de la politique monétaire
Selon l’agence de notation financière américaine, « le recul de l’inflation et la baisse des taux directeurs opérés par les principales banques centrales mondiales soutiendront une tendance générale à l’assouplissement de la politique monétaire dans la région ». Tendance qui devrait réduire progressivement les coûts de financement tout en restant plus élevés qu’au cours de la période post-covid-19. L’on devrait alors observer une persistance des contraintes liées à la disponibilité des financements pour certains Etats. Dans le même temps, Moody’s indique « une autre source de risque souverain » sous la forme de « besoins élevés en financements nécessaires au service de la dette extérieure par rapport aux réserves de change utilisables ». Par ailleurs, l’agence craint qu’« une appréciation soutenue du dollar en 2025 augmente également le coût du service de la dette en devises étrangères ».
Dans son rapport, l’agence américaine fait remarquer que « l’Afrique du Sud et le Nigeria, les deux plus grandes économies de la région, continueront à mettre en œuvre des réformes économiques qui renforceront leur solvabilité et leurs perspectives de croissance ». « Pour l’Afrique du Sud, les améliorations seront graduelles, malgré une diminution significative des coupures d’électricité et des délestages, tandis que le Nigeria devrait poursuivre ses efforts pour établir un marché de change plus performant », peut-on lire dans ce document.
Le rapport souligne également « un renforcement de la croissance économique en Angola et en République du Congo en 2025 dû à l’exploitation de nouveaux projets pétroliers et gaziers qui compenseront la baisse de la production des gisements vieillissants ».
D’importants flux d’investissements directs étrangers dans les pays producteurs de matières premières nécessaires à la transition énergétique
En Namibie et en République démocratique du Congo (RDC), des pays producteurs de matières premières nécessaires à la transition énergétique, Moody’s projette d’importants flux d’investissements directs étrangers. Cependant, des risques climatiques pourraient plomber les perspectives économiques de certains pays. L’agence de notation pense ainsi à « la persistance de la sécheresse qui a perturbé la production hydroélectrique et minière en Zambie, annulant les bénéfices de la hausse des prix du cuivre ».
Dans le registre de ces obstacles potentiels, Moody’s note « les risques politiques qui pourraient compromettre la stabilité dans d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, dont le chef d’Etat est soupçonné de vouloir briguer un quatrième mandat en octobre 2025, et le Mozambique, où l’opposition conteste toujours la victoire du candidat du parti au pouvoir lors de la présidentielle du 9 octobre 2024 ».