Rwanda : Un virage vers les motos électriques et une mobilité durable
À partir de janvier 2025, Kigali, la capitale du Rwanda, mettra fin à l'enregistrement des motos à essence pour les transports publics. Seules les motos électriques seront autorisées à circuler dans le cadre du transport commercial, un choix audacieux du gouvernement pour favoriser une mobilité plus verte et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cette initiative marque une étape importante dans la transition écologique du pays, soutenue par des incitations fiscales et des investissements dans les infrastructures vertes.
Dans un tournant majeur pour l’avenir de la mobilité durable, le gouvernement rwandais a annoncé qu’à partir de janvier 2025, l’enregistrement des motos à essence pour les transports publics sera interdit dans la ville de Kigali. Seules les motos électriques seront désormais autorisées à s’enregistrer pour un usage commercial. Cette mesure, qui s’inscrit dans une stratégie nationale plus large de promotion d’options de transport plus écologiques, marque un engagement fort du Rwanda en faveur de la réduction des émissions de carbone et de l’amélioration de la qualité de l’air.
Un changement audacieux pour un air plus pur et des transports verts
La décision, confirmée par le Ministère de l’Infrastructure, vise à transformer le paysage du transport au Rwanda. Jimmy Gasore, le ministre de l’Infrastructure, a souligné que l’écosystème des motos électriques à Kigali est désormais suffisamment mature pour soutenir cette transition. « Nous n’enregistrerons plus les motos à essence pour les transports publics à Kigali. Seules les motos électriques seront considérées pour les transports commerciaux », a-t-il déclaré dans une interview accordée à The New Times.
Cette mesure s’inscrit dans la volonté du gouvernement de ne pas seulement remplacer les motos à essence, mais aussi de décourager leur importation pour les transports publics. Le ministre a précisé que cette politique n’affecterait pas les motos à essence déjà en circulation, qui continueront à opérer jusqu’à leur usure complète. Cette approche permet ainsi de garantir que la transition se fera sans perturber les revenus des conducteurs et des propriétaires de motos.
Des bénéfices environnementaux et économiques
Les avantages de cette politique vont bien au-delà de l’air plus pur. Juliet Kabera, Directrice générale de l’Autorité rwandaise de gestion de l’environnement (REMA), a souligné les bienfaits environnementaux des motos électriques, qui produisent zéro émission. Kabera a également mentionné un projet pilote dans lequel des motos à essence ont été converties en motos électriques, une solution qui permet de réduire les coûts de transition pour les propriétaires. Elle a insisté sur le fait que les motos électriques sont non seulement écologiques, mais aussi plus abordables à long terme, offrant ainsi des économies substantielles aux conducteurs.
D’un point de vue économique, cette politique s’inscrit dans la stratégie du Rwanda pour réduire sa dépendance aux importations de carburant. Selon une étude sur l’impact de l’augmentation du nombre de motos électriques, le Rwanda pourrait économiser jusqu’à 9 milliards de francs rwandais par an en réduisant l’importation de carburant. Actuellement, le pays dépense environ 23 milliards de francs rwandais par an pour importer du carburant, tandis que les motos électriques nécessiteraient seulement 14 milliards de francs rwandais pour l’électricité domestique.
Un changement stratégique dans l’écosystème des transports au Rwanda
L’initiative en faveur de la mobilité électrique ne répond pas seulement à des préoccupations environnementales, mais s’inscrit également dans une stratégie économique de long terme. La Stratégie de financement climatique et de la nature du Rwanda (CNFS), lancée en octobre 2024, vise à réduire les émissions de 38 % d’ici 2030. Cette initiative s’accompagne de mesures visant à attirer des investissements verts, notamment des subventions pour les véhicules électriques, des taxes sur les véhicules à fortes émissions et des ajustements sur les taxes sur les carburants. Grâce à ces incitations, le gouvernement rwandais espère favoriser l’adoption à grande échelle de véhicules électriques dans tout le pays.
En outre, le gouvernement rwandais a déjà mis en place des mesures pour soutenir cette transition, comme l’exonération de droits de douane pour les véhicules électriques et hybrides. Ces mesures visent à rendre les motos électriques plus accessibles et à encourager leur adoption, tant par les consommateurs individuels que par les entreprises.
Le Rwanda en modèle pour l’Afrique
Ce passage aux motos électriques représente une étape importante dans l’ambition du Rwanda de devenir un leader de la mobilité durable en Afrique. Le pays, déjà reconnu pour ses initiatives écologiques et son engagement en matière de durabilité, s’impose comme un modèle pour les autres nations africaines. Kigali, souvent saluée pour sa propreté et son innovation, se positionne désormais comme un centre de mobilité durable, où l’essor de la moto électrique pourrait inspirer d’autres villes du continent à suivre la même voie.
Avec la mise en place de cette politique, le Rwanda ne fait pas seulement face aux défis environnementaux, mais ouvre également la voie à une nouvelle économie verte qui pourrait générer de nouveaux emplois, stimuler l’innovation et renforcer la résilience face au changement climatique.