Dans le cadre de leur programmeConversations Citoyennes, “Je m’engage pour l’Afrique”, un incubateur de politiques publiques citoyens qui œuvre entre l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe, a organisé le 2 février une rencontre à Lille. Soulemane Halif Ngagine, Camerounais installé à Lille,intervient depuis quelque en tant qu’expert pour la JMA, notamment sur les questions d’interface entre climat et santé. « Les Conversations Citoyennes ont atterri à Lille le 2 février, avec l’objectif de redéfinir les relations franco-occidentales-africaines. C’est une opportunité de tirer parti de la croissance des startups de la diaspora en Afrique. Un événement cosmopolitique qui nous donné la possibilité d’écouter les différents points de vue mais aussi d’explorer les opportunités.”
Explorer c’est ce qu’aime Soulemane qui affiche un parcours atypique à plus d’un titre. Son histoire commence au Cameroun où petit il rêve de … parler aux gens ! “Je voulais être speaker ! Parler aux gens, me retrouver devant une scène mais parler juste pour parler n’a pas d’intérêt, cela nécessite d’avoir quelque chose à dire. À ce moment-là se tient la conférence de Copenhague, et je me passionne pour les questions climatiques.” Il s’oriente donc dans ce sens.
L’idée est donc de me positionner sur cette question pas en tant que chercheur mais sous une forme qui a plus d’impact
Ses études le mènent en Turquie, où il se spécialise dans la pollution de l’air. Son parcours académique le conduit ensuite à Lille, où il travaille sur les microcapteurs de qualité de l’air. C’est là qu’il prend conscience de la complexité de mesurer la pollution atmosphérique, surtout dans les pays en développement. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en Turquie, il poursuit ses études en France, puis au Japon. “A ce moment, le déclic. Je me rends compte de la complexité à mesurer la pollution atmosphérique. Si cela est si complexe dans les pays développés, que dire dans nos pays ? L’idée est donc de me positionner sur cette question pas en tant que chercheur mais sous une forme qui a plus d’impact.” Il décide ensuite de revenir en France pour sa thèse doctorale à Dunkerque sur les épisodes de pollution. Il rejoint ensuite Atmo Hauts de France en tant qu’ingénieur expert.
Je suis conscient que je suis chercheur et que je dois me former à l’entreprenariat
C’est là que Soulemane dénote et se dirige progressivement vers l’entrepreneuriat. “Je suis conscient que je suis chercheur et que je dois me former à l’entreprenariat.” Ce qu’il fera, tout en affinant son projet. Objectif de concevoir une solution adaptée. “Il y a 7 millions de morts dans le monde à cause de la pollution de l’air. 9 sur 10 dans les pays en développement, notamment en Afrique. Or un observatoire en qualité de l’air coûte très cher à l’installation et à l’entretien. Il faut par ailleurs de l’expertise pour passer de l’information à l’action et à la politique publique.” Des problématiques auxquelles répond Henddu.
“On construit des observateurs de qualité de l’air numérique qui permettent à l’État de collecter les données et de les traiter pour prendre les politiques publiques adaptées.” Une solution qui devrait être lancée sur le marché en 2025. “On va commencer par la Côte d’Ivoire pour se déployer dans la sous-région.”