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Djéné Kaba, une discrète femme d’influence

L’épouse de l’ancien président guinéen, Alpha Condé, s’est éteinte le samedi 8 avril 2023 des suites de maladie à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine à Paris. ANA dresse le portrait d’une femme qui luttait contre la mortalité maternelle et infantile dans son pays.

La Fondation pour la promotion de la santé maternelle et infantile (Prosmi) pleure sa présidente. L’époux de Djéné Kaba Condé, Alpha Condé, également. Le samedi 8 avril 2023, l’ex-Première dame est décédée à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine à Paris. « Des suites de maladie », indiquent le communiqué de Prosmi ainsi que celui, « polémique », de la présidence de la République guinéenne.

La « discrète épouse » de l’ancien président guinéen (2010-2021) s’est éteinte à l’âge de 63 ans (elle est née en 1960 à Kankan en Guinée, ndlr). C’est dans cette ville, chef-lieu de la région de la Haute-Guinée, que la jeune Djené Kaba commence ses études primaires à l’école de Dramé Oumar. Son certificat d’études primaires (CEP) en poche, elle est admise au collège Almamy Samory Touré, où elle obtient le BEPC.

« Djené Kaba débute sa carrière à l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie (OIF) »

Elle étudie ensuite au lycée 2-Août puis au lycée 1-Mars à Conakry, où elle décroche son diplôme de baccalauréat. Qui lui ouvre l’accès à la Faculté des sciences sociales et de la nature de Donka à Conakry, avant de déménager à Paris en 1984. Notamment à l’université Paris-VII où elle obtient une licence de sociologie puis une maîtrise option « Information-Communication » avec mention.

Après ses études universitaires, Djené Kaba entame une carrière professionnelle à l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Paris. Elle y occupe différents postes pendant huit ans. Elle devient ensuite conseillère à l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE).

« Sa discrétion n’en faisait pas moins une première conseillère qui aidait à prendre des décisions importantes »

Femme intellectuelle, très discrète durant tout le règne d’Alpha Condé, Djénè Kaba n’était pas moins une femme politique. Elle a toujours milité aux côtés de son époux. D’où la réaction du RPG-Arc-en-Ciel, ex-parti au pouvoir. Qui, par la voix de son secrétaire général, Saloum Cissé, regrette la perte d’« une grande personnalité qui était pour nous une première conseillère ». Et pour cause, poursuit-il, « elle faisait partie des personnes qui, en politique, pouvaient vous guider sur des prises de décisions importantes. Quand vous échangez, elle faisait des analyses très profondes et constructives. »

Les différents hommages érigent Djénè Kaba Condé en « une dame qui ne fait pas de bluff, ne contourne pas, quand c’est la vérité elle le dit sans tergiverser. C’est une grande personnalité qui nous a quitté et que nous allons la regretter pour toute la vie ».

Ma vision est qu’en Guinée, aucune femme ne meure en donnant la vie et aucun enfant ne naisse avec le VIH/SIDA

Parallèlement à ses activités politiques, la défunte s’était engagée dans des actions caritatives. Pour cela, en mars 2011, elle crée la Fondation Condé Djenè Kaba pour la promotion de la santé maternelle et infantile pour la réduction de la morbidité et mortalité maternelle et infantile en Guinée (Fondation Prosmi). Ses responsables la présentent comme « une fondation guinéenne humaniste ». L’ex-première dame guinéenne repose son engagement sur un constat : « Depuis son accession à la souveraineté nationale, la Guinée se trouve confrontée à un certain nombre de problèmes plongeant ainsi la population dans l’extrême pauvreté, l’exposition aux maladies de tout genre malgré l’immense richesse de son sol et de son sous-sol. »

« Ma vision est celle de l’ONU-SIDA, à laquelle j’ai adhéré : « En Guinée, aucune femme ne doit mourir en donnant la vie et aucun enfant ne doit naître avec le VIH/SIDA » », peut-on lire dans sa profession de foi publiée sur le site de la Fondation Prosmi.

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