La promesse a été faite par l’ambassadrice de l’Union européenne au Kenya au cours du forum économique qui se déroulait à Nairobi.
Par Bernard Bangda
Henriette Geiger, l’ambassadrice de l’UE au Kenya, a promis de soutenir les entreprises de l’Afrique orientale et australe impactées par la crise ukrainienne à hauteur de 187 millions d’euros. L’annonce a été faite lors de l’ouverture d’un forum économique qui se déroule à Nairobi, la capitale du pays.
Selon Henriette Geiger, ces fonds seront débloqués par la Banque européenne d’investissement (BEI) au profit de la Banque de commerce et de développement (BCD) qui va se charger de les distribuer aux entreprises identifiées.
« La communauté internationale considère le Kenya comme « une démocratie stable dans une région troublée ». Et l’Union européenne est la principale destination des produits kényans, notamment pour les fleurs ou le thé. »
Cette promesse est réalisée dans un contexte où l’Afrique est sujet à un ballet diplomatique sur fond entre Moscou et l’Occident depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022. Depuis lors, de son côté, l’UE a également pris des dispositions pour contrer l’initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie visant à financer de vastes projets d’infrastructure dans les pays en développement.
Ce qui n’empêche pas la représentante du groupe des 27 à Nairobi de marquer des points. Et pour cause, commercer avec le Kenya revient à entretenir des échanges avec l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Est. Mais aussi avec un pays que la communauté internationale considère comme « une démocratie stable dans une région troublée ». Les échanges du Kenya avec l’UE sont tels que cette dernière est devenue la principale destination des produits kényans, notamment pour les fleurs ou le thé.
« Ce n’est pas une concurrence entre les entreprises françaises et chinoises. Tandis qu’une société chinoise a construit la ligne de chemin de fer Nairobi-Mombasa, en 2020, un consortium français a remporté un contrat de 1,6 milliard d’euros pour exploiter l’autoroute Nairobi-Mau Summit. »
Et la France veut s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’Europe. En effet, au cours du forum évoqué supra, et auquel le pays d’Emmanuel Macron est le seul d’Europe à prendre part, le ministre français du Commerce extérieur, Olivier Becht, a déclaré à l’Agence française de presse (AFP) que Paris apporterait 30 millions d’euros pour la construction de huit installations sportives au Kenya. En déclarant qu’« il y a une part pour chaque investisseur qui veut participer à la croissance économique du Kenya », Olivier Becht rassure : « Ce n’est pas une concurrence entre les entreprises françaises ou les entreprises chinoises. »
A titre d’illustration, pour 5 milliards de dollars, une société chinoise a construit la ligne de chemin de fer reliant Nairobi à Mombasa ouverte en 2017, et présentée comme le plus grand projet d’infrastructure du Kenya. Quant à la France, en 2020, un de ses consortiums a remporté un contrat de 1,6 milliard d’euros pour exploiter une autoroute entre Nairobi et Mau Summit, à l’Ouest du pays. Son interruption en 2022 à la prise de fonction du chef de l’Etat kényan, William Ruto, a été évoquée au cours des échanges entre ce dernier et Olivier Becht.
« Nos relations avec la France sont ancrées sur une relation gagnant-gagnant qui stimule la croissance économique à travers le commerce, l’énergie, la santé et les infrastructures »
Et comme pour mieux indiquer l’orientation qu’il veut donner à la coopération avec la France, le président kényan, a tweeté juste après l’audience accordée au ministre français de la Coopération : « Le Kenya recherche une relation gagnant-gagnant qui stimule la croissance économique. Nos relations avec la France sont ancrées sur ce principe à travers le commerce, l’énergie, la santé et les infrastructures. »