Le dossier du mois

Etude : Royaume-Uni post-Brexit : (re)connecter avec l’Afrique

À l’heure du Brexit, les tendances et les prévisions suggèrent que les pays membres du Commonwealth devraient prendre le relais et devenir les principaux partenaires commerciaux de la Grande-Bretagne sortie de l’Union européenne.

Par le groupe Morgan Philips

Dix-neuf des cinquante-trois États membres du Commonwealth sont situés sur le continent africain. Aujourd’hui, le Commonwealth est toujours pertinent pour l’Afrique. Entre investissements et développement, l’organisation est un partenaire important des États membres africains, notamment en Afrique du Sud et au Nigeria. Faire partie du Commonwealth offre des avantages majeurs en matière de commerce et d’investissement à ses membres et leur donne un meilleur accès à l’éducation et aux opportunités commerciales. Le Commonwealth peut également fournir une assistance économique, administrative et humanitaire depuis son secrétariat aux États qui en ont besoin.

Partageant des relations fortes avec l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya, le Royaume-Uni multiplie les contrats et les accords commerciaux. Le Nigeria pourrait même apparaître comme un allié majeur post-Brexit : aujourd’hui, les relations commerciales entre Abuja et Londres sont parmi les plus importantes. Le Nigeria possède la plus grande économie du continent et se classe cinquième parmi les économies les plus fortes du Commonwealth. Les échanges entre le Nigeria et l’Afrique du Sud représentent environ 70 % du commerce africain du Commonwealth. L’année dernière, Penny Mordaunt, ancienne secrétaire d’État au développement international du Royaume-Uni, et aujourd’hui secrétaire d’État à la défense, a déclaré qu’elle souhaitait voir les relations entre le Nigeria et le Royaume-Uni « évoluer vers un commerce et des investissements plus importants » : « Nous voulons passer d’une relation basée sur l’aide à une relation de prospérité économique et de commerce ». Le gouvernement britannique travaille dur pour soutenir cette augmentation des échanges et des investissements.

« Je veux m’assurer que la relation du Royaume-Uni avec l’Afrique est de plus en plus axée sur l’investissement privé, sur le fait de faire des affaires et de tirer le meilleur parti des opportunités commerciales ensemble »

« Je veux m’assurer que la relation du Royaume-Uni avec l’Afrique est de plus en plus axée sur l’investissement privé, sur le fait de faire des affaires et de tirer le meilleur parti des opportunités commerciales ensemble. Ici comme ailleurs sur le continent, nous utilisons notre âge et notre partenariat d’investissement pour sortir les pays de la pauvreté, répandre la stabilité et créer des emplois et de la prospérité pour l’avenir ». Pour Theresa May, le marché kenyan offre de nombreuses opportunités pour le Royaume-Uni. L’exploitation pétrolière est un secteur majeur dans les relations commerciales entre Londres et Nairobi. En juin dernier, le Kenya s’est associé à Total, Tullow Oil et Africa Oil Corp pour développer le champ de Lokichar, situé dans le nord-ouest du pays, dont la capacité pourrait atteindre 60 000 à 80 000 barils par jour. Découvert par les groupes Tullow Oil et Afica Oil en 2012, ce champ pétrolier aurait un potentiel estimé à 560 millions de barils. L’extraction devrait commencer dès 2022 et le groupe britannique a annoncé que la production brute journalière sera de 60 000 à 100 000 barils. Tullow Oil détient le record de la plus importante découverte de ressources pétrolières dans la région d’Afrique de l’Est. Présente au Kenya depuis 2012, l’entreprise britannique multiplie les explorations et les investissements.

« D’ici 2022, je veux que le Royaume-Uni devienne le premier investisseur en Afrique parmi les pays du G7. Je veux que les entreprises du secteur privé britannique prennent les devants en investissant les milliards qui permettront aux économies africaines de croître par milliards. Nous avons les outils pour le faire ». Lors de ses visites officielles en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria en 2018, l’ancienne Première ministre Theresa May a clairement annoncé son ambition de faire du Royaume-Uni le premier investisseur parmi les pays du G7 en Afrique d’ici 2022. La Grande-Bretagne pourrait alors devenir le premier fournisseur d’investissements directs étrangers en Afrique, dépassant les États-Unis, actuellement en tête (55 milliards de dollars (Royaume-Uni) contre 57 milliards de dollars (États-Unis) en 2016, selon le Rapport sur l’investissement dans le monde 2018 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui a recensé les principaux investisseurs sur le continent africain). La stratégie du Royaume-Uni pour l’Afrique repose sur le développement des échanges commerciaux : entre 2011 et 2016, Londres a augmenté ses investissements en Afrique de plus d’un milliard, tandis que les investissements américains sont restés stables et que les investissements français, troisième au classement des principaux investissements, sont passés de 52 à 49 milliards de dollars.

« Je veux des économies africaines fortes avec lesquelles les entreprises britanniques peuvent faire des affaires librement et équitablement »

« Je veux des économies africaines fortes avec lesquelles les entreprises britanniques peuvent faire des affaires librement et équitablement ». Theresa May a promis d’investir 4 milliards de livres sterling pour créer des emplois pour la jeunesse africaine. Grâce à ses investissements, Londres espère que le secteur privé se développera en Afrique. Depuis de nombreuses années, des entreprises britanniques sont présentes en Afrique (Anglo American, Standard Chartered Bank, GlaxoSmithKline,…). Le gouvernement britannique affirme que ces présences sont bénéfiques pour l’Afrique : en générant des profits, ces grandes entreprises ont un impact positif sur les Etats et les régions dans lesquels elles opèrent.

Pour garantir le succès des investissements, la Grande-Bretagne doit créer des partenariats innovants, disposer de capacités opérationnelles et être en mesure d’atténuer les risques potentiels. La Reine Elizabeth espère que le Commonwealth pourra continuer à assurer la continuité de sa politique et la stabilité pour les générations futures. Grâce à ses matières premières.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page