Middle East and Africa Summit 2025 : l’IA inaugure une nouvelle ère de partenariat
Le sommet international « Middle East and Africa Summit 2025 », organisé à Abu Dhabi a mis en lumière l’essor des technologies, notamment l’intelligence artificielle, comme vecteur d’investissements et de coopération renouvelée entre le Moyen‑Orient et l’Afrique. À l’heure où l’Union des Émirats arabes unis (EAU) lance des initiatives d’envergure pour connecter les deux régions, cet événement pourrait marquer un point de bascule dans les partenariats pour le développement, l’innovation et l’inclusion.

Du 4 au 5 décembre 2025, la capitale des Émirats arabes unis accueillait le sommet international « Middle East and Africa Summit 2025 », à l’initiative du think tank Milken Institute. Ce rendez-vous a réuni responsables gouvernementaux, investisseurs, chefs d’entreprise et décideurs de premier plan de plusieurs pays du Moyen‑Orient et d’Afrique autour des enjeux liés à l’intelligence artificielle (IA), à la technologie, à l’investissement, mais aussi à la durabilité, la santé, la sécurité et les opportunités économiques.
L’objectif déclaré du sommet — placé sous le thème « Progresser avec un objectif : faire avancer des partenariats significatifs » — était d’explorer comment l’innovation, la collaboration internationale et les capitaux peuvent être mis au service d’un développement durable, inclusif, et d’une croissance résiliente pour la région du Moyen‑Orient et de l’Afrique.
L’IA comme pont entre deux régions
À l’arrière‑plan de ce sommet, les Émirats arabes unis ont récemment dévoilé une initiative majeure : un plan de 1 milliard de dollars baptisé AI for Development, destiné à financer des projets d’intelligence artificielle à travers l’Afrique — dans des secteurs comme l’éducation, l’agriculture, la santé, les infrastructures ou l’adaptation climatique.
Selon les responsables émiratis, cette initiative doit permettre de fournir aux pays africains l’accès à la puissance de calcul, l’expertise technique et les partenariats internationaux nécessaires pour intégrer l’IA dans des systèmes publics et privés, afin de répondre aux priorités de développement national.
Dans ce contexte, le sommet d’Abu Dhabi sert de plateforme stratégique : les discussions sur l’IA, la technologie, l’investissement et l’innovation peuvent déboucher sur des projets transrégionaux concrets. Pour l’Afrique, c’est l’opportunité de bénéficier d’un transfert technologique massif, d’un accès à des financements, et d’un renforcement de l’infrastructure numérique — des éléments clés pour accélérer la transformation économique et sociale.
Un tournant diplomatique
Le rapprochement institutionnel et économique avec des pays du Golfe pourrait redéfinir les modalités de coopération Nord‑Sud (ou, plus justement, Moyen‑Orient ↔ Afrique). L’implication du GCC, l’engagement d’investisseurs et de décideurs influents donnent une dimension politique, stratégique et géopolitique au partenariat. Ce type de sommet montre que l’Afrique n’est plus vue uniquement comme bénéficiaire d’aide, mais comme acteur clé d’un réseau de collaborations tournées vers l’avenir.
De même, l’accent mis sur l’IA, l’innovation et les technologies offre une diversification des investissements : alors que beaucoup d’efforts historiques se concentrent sur les infrastructures physiques, l’essor du numérique ouvre des perspectives dans l’éducation, la santé, l’agriculture intelligente, la gouvernance, etc. À travers l’initiative « AI for Development », l’Afrique pourrait s’approprier ces technologies pour ses propres besoins, avec des partenariats gagnant‑gagnant.
Enfin, c’est un signal fort pour la résilience économique et climatique : en combinant technologie, capital et stratégie, les pays africains pourraient développer des solutions adaptées aux défis du 21ᵉ siècle — urbanisation, sécurité alimentaire, changement climatique, modernisation des services publics.
Entre promesse et réalité
Toutefois, des incertitudes demeurent. La réussite de l’initiative dépendra de la capacité des pays africains à absorber les technologies, à développer des compétences locales, à assurer une gouvernance efficace et à garantir que les bénéfices ne restent pas concentrés dans quelques zones ou élites. Le risque est de reproduire des inégalités technologiques ou économiques si l’accès reste limité.
De plus, le succès de ces partenariats dépendra de la transparence, de la régulation, et de la pérennité des engagements — les investissements doivent s’accompagner de politiques nationales adaptées, de formation, d’infrastructures et d’une vision à long terme.
Un nouveau chapitre pour le partenariat Moyen‑Orient – Afrique
En attendant, le “Middle East and Africa Summit 2025” illustre un potentiel tournant dans les relations entre le Golfe et le continent africain. À travers l’intelligence artificielle et l’investissement technologique, il ouvre la voie à une coopération renouvelée, fondée sur l’innovation, le développement durable, et des opportunités économiques mutuelles.
Comme l’affirme le plan « AI for Development » lancé par les EAU : « en combinant technologie, financement et partenariats, nous visons à soutenir les pays en développement afin de surmonter les défis de développement et de construire une résilience économique à long terme ». Pour l’Afrique, c’est une chance de transformer des promesses en projets, d’intégrer des technologies de pointe, de renforcer ses infrastructures numériques et d’ouvrir de nouveaux chemins vers l’autonomie, la croissance inclusive et la résilience climatique. Le défi à présent est de faire en sorte que ces ambitions se traduisent en actions concrètes, réparties équitablement, dans l’intérêt de tous.



