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Réciprocité aux visas : l’Afrique doit parler d’une seule voix

Dans un contexte mondial marqué par la montée du protectionnisme et des discours hostiles à la mobilité, l’Afrique ne peut plus rester spectatrice. Pour Wade Adama, directeur de publication de Financial Afrik, la réponse doit être collective : instaurer un visa unique africain, symbole de souveraineté et de dignité retrouvée.

Le discours extrême de Donald Trump à la tribune des Nations Unies en est une illustration frappante : le temps est au protectionnisme, au repli sur soi, au triomphe des adeptes de la théorie du « Grand Remplacement ». Face à ces politiques restrictives, l’Afrique des 54 ne peut plus rester passive. Elle doit réagir en imposant une réciprocité parfaite. C’est le prix à payer pour mettre fin au double standard en matière de mobilité et de dignité humaine.

Messieurs les chefs d’État, si vous voulez que les Africains soient respectés, il faut agir vite

Messieurs les chefs d’État, si vous voulez que les Africains soient respectés, il faut agir vite. Les décisions unilatérales, prises ici ou là, ne servent à rien. Seul l’impact collectif compte. L’Union européenne regroupe 27 pays pour un espace visa unique. Les États-Unis, avec leurs 52 États, délivrent un visa unique. L’Afrique, elle, ne peut pas se permettre le luxe absurde de 54 procédures différentes.

Sortons des frontières héritées de la colonisation et créons le visa Addis-Abeba : un sésame continental qui poserait nos conditions aux visiteurs, comme eux posent les leurs

Sortons des frontières héritées de la colonisation et créons le visa Addis-Abeba : un sésame continental qui poserait nos conditions aux visiteurs, comme eux posent les leurs. C’est à ce prix que la mobilité deviendra une cause mondiale.

En plein XXIᵉ siècle, nous n’avons pas à acheter un nouveau certificat d’affranchissement pour circuler. Assez !

Car tant que l’Africain devra obtenir une autre nationalité pour voyager librement, il y aura des milliers de clandestins tentant la Méditerranée au péril de leur vie. Il y aura aussi des milliers de cadres et de fonctionnaires qui chercheront à s’acheter une résidence aux États-Unis, au Canada ou en Europe, pour s’affranchir de la condition d’« Africain », cette assignation à résidence qui rend une PME du continent moins compétitive qu’une entreprise occidentale. Il y aura des milliards de dollars africains investis ailleurs …

Il est temps de réagir. C’est un devoir. En plein XXIᵉ siècle, nous n’avons pas à acheter un nouveau certificat d’affranchissement pour circuler. Assez !

*Adama Wade est Directeur de publication de Financial Afrik

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