Francophonie : le Cambodge hôte du 20ème Sommet
C’est le fruit d’un accord conclu entre ce pays d’Asie du Sud-Est et l’Organisation internationale de la Francophonie. Ce 20ᵉ Sommet de la Francophonie intervient à un moment crucial pour l'organisation, particulièrement en Afrique…

Par Bernard Bangda
Selon un communiqué de presse de la direction de la communication de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le 11 juin 2025, à Siem Reap, au Cambodge, l’OIF et le Royaume du Cambodge ont signé un accord désignant Siem Reap comme ville hôte du 20ème Sommet de la Francophonie, qui se tiendra au cours du dernier trimestre de 2026.
Pour finaliser cet accord, la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a reçu en audience, Sokhonn Prak, le Vice-Premier Ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Royaume du Cambodge.
Sa Majesté le Roi-Père Norodom Sihanouk fut l’un des quatre fondateurs de la Francophonie, accueillera ce Sommet

Pour rappel, c’est au Sommet de Villers-Cotterêts, en France, en octobre 2024, que l’OIF avait pris l’engagement de faire du Royaume du Cambodge le pays hôte de cette 20ème édition. Ce sera le deuxième Sommet organisé en Asie, près de trente ans après l’édition historique de Hanoï en 1997. Mais ce sera la première fois que le Cambodge, dont Sa Majesté le Roi-Père Norodom Sihanouk fut l’un des quatre fondateurs de la Francophonie, accueillera ce rendez-vous majeur de la famille francophone.
Le communiqué de l’OIF précise que « le Sommet illustrera la vitalité de la francophonie en Asie du Sud-Est, confirmant l’engagement renouvelé du Cambodge et de l’OIF en faveur du dialogue, de la solidarité et du développement partagé au sein de l’espace francophone ».
Le Sommet de la Francophonie, qui se tient tous les deux ans, est l’instance suprême de la Francophonie.
321 millions de personnes parlent français dans le monde, dont près de 62 % en Afrique : l’avenir de la francophonie se joue largement sur le continent
Le 20ᵉ Sommet de la Francophonie, intervient à un moment crucial pour l’organisation, particulièrement en Afrique. Plus de 321 millions de personnes parlent français dans le monde, dont près de 62 % en Afrique, soit plus de 160 millions de locuteurs quotidiens, en hausse de 15 % depuis 2018. Ces chiffres confirment que l’avenir de la francophonie se joue largement sur le continent, même si la maîtrise du français recule dans certains pays en raison de l’érosion de la qualité de l’enseignement.
Un potentiel économique considérable
La montée en puissance de l’Afrique francophone offre un potentiel économique considérable : les pays de l’OIF représentent 16 % du PIB mondial, 20 % des échanges internationaux, et abritent 15 % des ressources énergétiques et minières mondiales. Malgré cela, la langue française souffre de la concurrence de l’anglais, y compris au sein des organisations internationales.
Dans ce contexte, la Secrétaire générale Louise Mushikiwabo rappelle qu’une approche pragmatique prime : « L’Afrique est le continent de la jeunesse, un continent qui porte l’avenir de la Francophonie. » L’OIF est ainsi appelée à jouer un rôle de facilitateur dans un espace francophone écartelé entre héritage culturel et aspirations à une influence économique et politique accrue.
Faire de la francophonie un véritable instrument de développement
Les défis sont multiples : garantir un enseignement de qualité (actuellement plus de 75 millions d’élèves sont scolarisés en français en Afrique subsaharienne), renforcer la diversité linguistique au sein de l’organisation, et faire de la francophonie un véritable instrument de développement, selon l’analyste Anani Sossou.
Le Sommet de Siem Reap devra donc aborder ces enjeux : revitalisation de l’éducation francophone, influence diplomatique renouvelée, intégration économique régionale et adaptation de l’OIF à la diversité culturelle africaine.